Dans une salle de crise, au cœur de l’agitation, un objet modeste attire rarement l’attention. Pourtant, le tableau blanc est un pilier de la coordination, de la décision rapide et de la mémoire collective. Bien plus qu’un simple support d’écriture, il devient une surface d’orchestration vitale en situation critique.

Pourquoi le tableau blanc est-il si crucial ?

En situation de crise, les flux d’informations sont continus, fragmentés, parfois contradictoires. Il faut décider vite, mobiliser les bonnes ressources, garder une vue d’ensemble… et surtout ne pas perdre de temps à chercher l’information ou répéter les mêmes consignes.

Le tableau blanc agit ici comme centre nerveux visuel, partagé par tous les acteurs présents dans la cellule de crise. Il :

  • Synthétise l’information en temps réel

  • Crée une mémoire collective visuelle et structurée

  • Partage les priorités et consignes essentielles

  • Favorise la coordination interservices

  • Oriente la prise de décision

C’est un outil analogique dans un monde numérique, mais justement, sa simplicité le rend accessible, modifiable instantanément, visible par tous, sans besoin de formation ni de connexion.

Que faut-il écrire sur le tableau blanc en cellule de crise ?

1. La chronologie de la crise

  • Heure de déclenchement

  • Événements clés

  • Décisions prises avec l’heure

  • Prochaines échéances

Conseil : divisez le tableau en tranches horaires ou utilisez une ligne du temps continue pour plus de lisibilité.

2. Les acteurs mobilisés

  • Noms et fonctions des personnes présentes

  • Contacts clés (téléphone, canal de communication)

  • Services ou entités en charge des actions

Astuce : utilisez des aimants ou des fiches mobiles pour suivre les changements de présence ou de rôle.

3. La situation en temps réel

  • Faits avérés (confirmés)

  • Hypothèses (à valider)

  • Zones impactées / non impactées

  • Besoins urgents remontés du terrain

Pensez à utiliser des couleurs (vert = confirmé, orange = en cours, rouge = critique).

4. Les décisions prises

  • Ce qui a été décidé, par qui, quand

  • Qui exécute, qui vérifie

  • Suivi de la mise en œuvre

Inclure une colonne « Action réalisée ? » pour vérifier l’exécution en temps réel.

5. Les messages à diffuser

  • Vers l’interne (équipes, direction, IRP…)

  • Vers l’externe (médias, autorités, usagers…)

  • Canaux utilisés (email, intranet, réseaux sociaux, SMS…)

Centralisez ici tous les éléments de langage validés et les porte-paroles désignés.

Astuce bonus : organiser l’espace du tableau

Divisez-le en 4 zones principales :

  1. Chronologie

  2. État de la situation

  3. Actions / décisions

  4. Communication

Et laissez un coin libre pour les alertes, les données météo, ou les points d’attention.

Le tableau blanc, un outil… mais aussi une méthode

L’usage du tableau blanc impose une discipline collective :

  • Ne pas effacer sans validation

  • Réactualiser à heure fixe (ou à chaque point de situation)

  • Prioriser la clarté : mots simples, codes couleur, flèches

Il reflète la qualité de la coordination en temps réel. Une cellule efficace a souvent un tableau clair.

En conclusion

Dans un monde saturé de données numériques, le tableau blanc reste un outil de vérité immédiate. Il structure la pensée, soutient la coordination et agit comme un repère visuel commun. Pour qu’il soit pleinement efficace, il doit être prévu dans l’aménagement de la cellule de crise, et intégré dans les entraînements.

À ne jamais négliger : un tableau blanc bien utilisé peut éviter une cacophonie, une perte d’information… et sauver du temps, des ressources, voire des vies.

Nous sommes à votre écoute pour préciser votre besoin.

Nos experts et consultants indépendants sont en mesure de vous accompagner de A à Z dans l’évaluation de vos risques pour anticiper les crises.