« Si vis pacem, para bellum ». « Si tu veux la paix, prépare la guerre ». Cette maxime, attribuée à l’auteur romain Végèce, a traversé les siècles comme un pilier de la stratégie militaire et diplomatique. Pourtant, en ce mardi 15 juillet 2025, sa pertinence n’a jamais été aussi forte, mais sur un champ de bataille différent : celui des organisations, des entreprises et des collectivités confrontées à la menace permanente de la crise. Loin d’être un appel à la belligérance, cette sagesse antique est le résumé le plus juste et le plus fin de ce qu’est la gestion de crise moderne. Elle nous enseigne que la stabilité, la sérénité et la continuité ne sont pas des états de fait, mais les fruits d’une préparation méthodique à la rupture.
« Si vis pacem » : qu’est-ce que la paix pour une organisation ?
Dans le monde de l’entreprise ou d’une institution, la « paix » n’est pas l’absence de problèmes. C’est un état de sérénité opérationnelle. C’est la capacité à dérouler sa stratégie, à servir ses clients, à innover et à prospérer dans un environnement maîtrisé. C’est la confiance des collaborateurs, la fidélité des partenaires et une réputation solide.
Cette paix est fragile. Une cyberattaque, une crise sanitaire, un accident industriel ou une campagne de désinformation peuvent la briser en quelques heures. Vouloir cette paix, c’est donc vouloir la résilience : non pas la garantie qu’aucun incident n’arrivera, mais la certitude que l’organisation a la capacité d’absorber le choc sans s’effondrer.
« Para bellum » : préparer la crise, pas la guerre
Comment « préparer la guerre » en 2025 pour un dirigeant ou un maire ? Il ne s’agit pas d’amasser des armes, mais de structurer ses défenses de manière stratégique. La transposition de la doctrine militaire est ici d’une clarté saisissante.
1. Le renseignement : la veille et l’analyse des signaux faibles
Aucun général ne lance une bataille sans renseignement. Pour une organisation, le renseignement, c’est la veille stratégique. C’est la capacité à écouter son environnement pour détecter les menaces émergentes, les « signaux faibles » : une nouvelle vulnérabilité technique, une montée du mécontentement sur les réseaux sociaux, une fragilité dans la chaîne d’approvisionnement…
2. Les plans de défense : vos plans de crise et de continuité
L’état-major prépare ses plans de bataille à l’avance. Pour une organisation, ce sont ses plans de gestion de crise et ses plans de continuité d’activité (PCA). Ces documents ne sont pas des procédures administratives, mais des schémas tactiques qui définissent qui prend les décisions, comment les équipes communiquent et quelles sont les manœuvres à effectuer pour protéger les actifs critiques.
3. Les forces d’intervention : votre cellule de crise
Une armée dispose de forces d’intervention rapide. Une organisation dispose de sa cellule de crise. C’est un groupe restreint de personnes identifiées et formées, capables de se mobiliser en quelques minutes pour analyser la situation, prendre des décisions difficiles et piloter la réponse.
4. Les manœuvres : les exercices de simulation
Les soldats s’entraînent sans cesse pour que les gestes deviennent des réflexes. En gestion de crise, ce sont les exercices de simulation. Tester son plan de crise, mettre la cellule de crise sous pression dans des conditions réalistes, c’est le seul moyen de s’assurer que la doctrine sera appliquée efficacement le jour où le « théâtre des opérations » sera réel.
L’erreur d’interprétation : confondre préparation et paranoïa
Certains dirigeants hésitent à « préparer la guerre », de peur de créer un climat anxiogène ou d’être perçus comme pessimistes. C’est une erreur de jugement. La préparation à la crise n’a rien à voir avec la paranoïa. La paranoïa, c’est voir des menaces partout sans méthode. La préparation, c’est respecter le risque. C’est reconnaître humblement que son organisation est vulnérable et prendre les mesures professionnelles qui s’imposent.
Paradoxalement, ce sont les organisations les mieux préparées qui sont les plus sereines. Leurs dirigeants ne subissent pas la peur de l’inconnu ; ils ont la confiance de savoir qu’ils disposent d’une méthode et d’une équipe pour faire face.
La paix post-crise : une conséquence directe de la préparation
La finesse de la maxime « Si vis pacem, para bellum » réside aussi dans ce qu’elle implique pour l’après-crise. Une organisation qui a bien « préparé la guerre » est celle qui saura le mieux limiter l’impact de la crise. Elle subira moins de dégâts, protégera mieux sa réputation et se relèvera plus vite. Son retour à la « paix » – la sérénité opérationnelle – sera plus rapide et plus solide, car elle aura géré la crise au lieu de la subir.
La préparation, un acte de leadership éclairé
« Si vis pacem, para bellum » devrait être la devise de tout leader responsable. Elle nous rappelle que la stabilité est une conquête permanente, et non un état acquis. Anticiper les ruptures, préparer ses équipes, tester ses dispositifs… ce n’est pas du pessimisme, c’est l’essence même de la stratégie. C’est créer les conditions de la paix de demain par la vigilance d’aujourd’hui.
Chez CriseHelp, nous ne sommes pas des stratèges militaires, mais nous partageons cette philosophie. Notre métier est de vous aider à « préparer la guerre » : auditer vos défenses, rédiger vos plans de bataille et entraîner vos forces d’intervention pour garantir la sérénité et la pérennité de votre organisation.
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