Pour se préparer à la grève nationale du 18 septembre 2025, chaque organisation doit anticiper une paralysie quasi totale des services publics et des transports, en activant un Plan de Continuité d’Activité robuste et en préparant une communication interne et externe sans faille. Annoncée comme une démonstration de force par une intersyndicale unanime (CFDT, CGT, FO…), cette journée s’inscrit dans la lignée des grandes mobilisations nationales. Contrairement au mouvement plus spontané du 10 septembre, l’impact du 18 sera moins imprévisible mais beaucoup plus massif. Le risque d’une France « à l’arrêt » est avéré. Pour les entreprises et les institutions, le défi n’est plus de deviner la menace, mais de planifier la réponse. Chez CriseHelp, nous vous proposons une feuille de route pour faire face à ce « jeudi noir » annoncé.

Comprendre la menace : pourquoi la grève du 18 septembre sera différente ?

 

Si les revendications de fond sont similaires à celles du 10 septembre – le rejet du plan d’austérité du gouvernement Bayrou – la nature de la mobilisation du 18 est radicalement différente.

  • Une organisation centralisée et unitaire : L’appel émane de l’ensemble des huit grandes confédérations syndicales. Cette unité, incluant les syndicats réformistes comme la CFDT, assure une participation très large, coordonnée et massive.
  • Des secteurs massivement touchés : L’appel interprofessionnel garantit un impact majeur sur tous les secteurs clés en même temps : transports (SNCF, RATP, aérien), éducation, santé, énergie et l’ensemble de la fonction publique.
  • Une démonstration de force annoncée : Les leaders syndicaux ont clairement affiché leur ambition de réussir une journée « massive », parlant de « jeudi noir » et n’excluant pas d’appeler à une grève reconductible pour maintenir la pression.

L’enjeu pour votre organisation : L’impact sera moins une surprise qu’une certitude. La continuité de l’activité sera le défi numéro un.

 

 

Besoin d’aide pour vous préparer?

 

Notre approche est résolument pragmatique : prévenir l’escalade, maintenir l’activité et reconstruire durablement le lien social au sein de l’entreprise.

« Se préparer à un conflit social, peu importe ses origines, est capital pour la résilience des organisations. » Sébastien Couderc – Stratège en communication, expert en conflits sociaux

Phases de gestion d'une grève en entreprise

Ce tableau décrit les actions clés à mener avant, pendant et après une grève en entreprise, avec leurs objectifs et les risques associés. Il sert de repère pour les dirigeants, RH et managers souhaitant structurer leur gestion de crise sociale.

Tableau des étapes d’une grève en entreprise
Phase Actions recommandées Objectifs Risques si ignorée
Avant la grève
  • Mettre en place une veille sociale
  • Organiser des enquêtes internes anonymes
  • Renforcer les échanges avec les représentants du personnel
  • Détecter les signaux faibles
  • Prévenir une grève en entreprise
  • Anticiper les revendications potentielles
  • Conflit social non anticipé
  • Dégradation du climat interne
  • Risque de rupture de confiance
Pendant la grève
  • Identifier les revendications prioritaires
  • Structurer un cadre de négociation crédible
  • Maintenir une communication claire en interne et externe
  • Limiter les impacts opérationnels
  • Préserver l’image de l’entreprise
  • Sortir de la grève par un compromis viable
  • Escalade du conflit
  • Perte de contrôle du récit médiatique
  • Tensions internes prolongées
Après la grève
  • Analyser les causes profondes de la grève
  • Ajuster les pratiques managériales
  • Mettre en place un plan de suivi post-crise
  • Éviter la récidive
  • Restaurer la cohésion d’équipe
  • Renforcer durablement le dialogue social
  • Retour des tensions sociales
  • Démotivation des équipes
  • Image interne affaiblie

Et pour le 18 septembre 2025? Une approche en 3 piliers

 

Pilier n°1 : la continuité d’activité – planifier pour la paralysie

La priorité absolue est de limiter l’impact d’une paralysie annoncée des transports et d’un fort taux d’absentéisme.

  1. Activer le télétravail par défaut pour tous les postes éligibles Le 18 septembre, le télétravail ne doit pas être une option mais la norme. C’est la mesure la plus efficace pour garantir la continuité des activités de service. Communiquez cette décision plusieurs jours à l’avance.
  2. Reporter toute activité non essentielle Anticipez et reportez les réunions, les déplacements, les livraisons et les événements qui ne sont pas critiques. La journée doit être sanctuarisée pour le maintien des fonctions vitales de l’entreprise.
  3. Mettre en place un Plan de Maintien en Condition Opérationnelle pour les fonctions critiques Pour les salariés dont la présence physique est indispensable (production, sécurité, maintenance, soins…), un plan spécifique doit être activé :
    • Identifier précisément ce personnel plusieurs jours en amont.
    • Organiser une logistique dédiée : mise en place de navettes privées, réservation de chambres d’hôtel à proximité pour la nuit du 17 au 18, autorisation de notes de frais pour les taxis/VTC.

 

Pilier n°2 : la gestion humaine – le dialogue social comme rempart

L’unité syndicale nationale va mettre la pression sur votre dialogue interne.

  1. Anticiper les déclarations de grévistes Le mouvement étant très encadré, appuyez-vous sur les obligations légales (comme la déclaration 48h à l’avance dans certains services) pour avoir une vision la plus claire possible du taux de grévistes et organiser les plannings en conséquence.
  2. Gérer les grévistes et les non-grévistes avec clarté
    • Pour les grévistes : Rappelez les règles légales du droit de grève.
    • Pour les non-grévistes : Ils seront la clé de votre continuité d’activité. Leur engagement doit être salué. La communication à leur égard doit être particulièrement soignée pour reconnaître leur effort et éviter de créer des tensions avec les grévistes au retour au travail.

 

Pilier n°3 : la communication de crise – garder le contrôle du récit

Face à une crise annoncée, votre communication doit être un pôle de stabilité.

  1. La communication interne : informer pour rassurer Communiquez dès le début de la semaine sur le dispositif que l’entreprise met en place. Soyez transparent sur le niveau de perturbation attendu et sur les solutions proposées (télétravail, logistique…). Une communication claire et anticipée réduit l’anxiété et le sentiment de désorganisation.
  2. La communication externe : un message de maîtrise pour les clients et partenaires Prévenez proactivement vos clients et fournisseurs que vos services seront fortement perturbés, voire suspendus le 18 septembre. Expliquez les mesures que vous prenez pour traiter les urgences. Anticiper cette communication est un gage de professionnalisme qui préserve la confiance.

 

 

A J-1 : la checklist de votre cellule de crise

 

La veille de la grève, votre cellule de crise doit s’assurer que :

  • L’annuaire de crise (direction, managers, IT, sécurité…) est à jour et diffusé.
  • Les canaux de communication d’urgence (boucle SMS…) sont testés et opérationnels.
  •  La liste du personnel critique présent sur site est confirmée et les solutions logistiques sont en place.
  • Un dernier message interne a été envoyé pour rappeler les consignes pour le lendemain.
  •  Un message d’information est programmé sur le site web et les réseaux sociaux de l’entreprise.

 

 

Transformer ce risque subi en une opportunité de résilience avec CriseHelp

 

La journée du 18 septembre 2025 sera un test majeur pour la résilience de toutes les organisations françaises. L’ampleur annoncée de la mobilisation laisse peu de place à l’improvisation. Seules les entreprises qui auront préparé avec méthode leur plan de continuité, géré intelligemment leur dialogue social et piloté leur communication s’en sortiront sans dommages majeurs. Plus qu’une épreuve, c’est une occasion de démontrer votre solidité.

Chez CriseHelp, nous vous aidons à vous préparer à ces chocs systémiques. De l’audit de vos vulnérabilités à l’entraînement de votre cellule de crise, nous vous donnons les outils et la méthode pour protéger votre activité et renforcer la confiance de vos équipes et de vos clients.

Nous sommes à votre écoute pour préciser votre besoin en gestion de crise.

Nos experts et consultants indépendants sont en mesure de vous accompagner de A à Z dans l’évaluation de vos risques pour anticiper les crises.

FAQs

Questions fréquentes sur la gestion de la grève du 18 septembre

En quoi la préparation pour cette grève du 18 est-elle différente de celle du 10 septembre ?

La différence est fondamentale et stratégique. La préparation pour le 10 septembre, un mouvement spontané et imprévisible, reposait sur l'agilité : veille en temps réel des réseaux sociaux, capacité à activer le télétravail en urgence, flexibilité logistique. Pour le 18 septembre, un mouvement unitaire et annoncé, la préparation repose sur la planification : il s'agit d'anticiper une paralysie massive et de mettre en œuvre des solutions logistiques robustes (organisation du télétravail à 100%, report des activités, solutions de mobilité pour le personnel critique...).

Mes salariés non-grévistes sont-ils tenus de venir si les transports ne fonctionnent pas ?

Légalement, une grève massive des transports peut être considérée comme un cas de force majeure. Un salarié qui peut prouver son incapacité totale à se rendre au travail (absence de toute alternative) ne peut être sanctionné pour son absence. Cependant, l'employeur n'est pas tenu de le rémunérer pour les heures non effectuées. La meilleure approche, et la plus pragmatique, est d'avoir anticipé cette situation dans votre Plan de Continuité d'Activité en imposant le télétravail par défaut pour tous les postes éligibles ce jour-là.

Comment gérer les tensions entre salariés grévistes et non-grévistes ?

C'est un des points les plus délicats de l'après-crise. Le rôle du management est de rester neutre et de protéger les droits de chacun : le droit de grève pour les uns, la liberté du travail pour les autres. Pendant la grève, la communication interne doit être factuelle et s'adresser à tous, sans jugement. Après la grève, il est crucial de ne pas créer de clivage. Évitez de sur-valoriser les non-grévistes au détriment des grévistes. Un débriefing post-crise centré sur les difficultés opérationnelles rencontrées et les solutions collectives à trouver est souvent un bon moyen de ressouder les équipes autour d'un objectif commun.