L’exercice de crise est essentiel pour tester et renforcer la préparation de votre organisation avant qu’une situation réelle ne survienne. En moins d’une journée, vous pouvez évaluer l’efficacité de vos plans, outils et équipes. Que vous soyez dirigeant, responsable sécurité ou communicant, il est crucial de ne pas improviser face à une urgence.

Cette page vous guide pour transformer vos scénarios de crise en véritables entraînements opérationnels, grâce à des simulations concrètes et des outils prêts à l’emploi. Vous y découvrirez les fondamentaux de la gestion de crise, les meilleures pratiques de test d’urgence, ainsi que des exemples de scénarios de crise adaptés à votre secteur.

Exercice de crise : pourquoi anticiper l’urgence ?

Un incendie, une cyberattaque, une rumeur virale, une crise sanitaire : chaque entreprise peut être confrontée à une situation critique. Une enquête de Chemtrec révèle que 30 % des entreprises ne sont pas préparées aux urgences chimiques . Pour réagir vite et bien, l’entraînement est indispensable. Les exercices de crise sont des mises en situation qui testent vos réflexes organisationnels, humains et techniques. En développant une culture du test d’urgence, vous renforcez vos compétences en gestion de crise et vous assurez que votre plan théorique fonctionne en pratique.

Cet article s’adresse aux responsables sécurité, dirigeants, responsables communication, RH ou DSI soucieux de mieux préparer leur organisation. Pour aller plus loin sur la méthodologie globale, consultez notre page sur la gestion de crise.

Organiser un exercice de crise : une démarche vertueuse

L’importance des exercices de crise est indéniable : ils permettent de sauver du temps, de l’argent et parfois des vies.

Voici les principaux bénéfices :

  • Repérer les défaillances organisationnelles avant qu’elles ne coûtent cher : La confrontation à la crise permet d’analyser les problèmes de coordination, de communication et de formation.

  • Renforcer la coordination entre les équipes (direction, technique, communication) : Les simulations permettent d’améliorer la communication interne et la prise de décision en situation de stress.

  • Tester l’efficacité des outils de communication d’urgence : Assurer que les canaux de communication sont opérationnels et que les messages d’alerte sont clairs et efficaces.

  • Créer des réflexes collectifs, réduisant le stress en situation réelle : La répétition des exercices aide les équipes à réagir de manière plus instinctive et coordonnée lors de véritables crises.

  • Montrer à vos parties prenantes que vous prenez la prévention au sérieux : Une préparation démontrée renforce la confiance des clients, partenaires et investisseurs.

Exemple concret : Une entreprise du BTP a découvert, lors d’un exercice, que ses radios d’urgence ne couvraient pas certaines zones de chantier. Ce problème a été corrigé avant qu’un incident réel ne survienne, évitant ainsi des conséquences potentiellement graves.

exercice de crise pour un réseau de transport, crise entreprise

Structures soumises à l’obligation d’exercices de crise en France

Résumé des obligations d’exercices de crise par secteur
Structure concernée Type d’obligation Fréquence des exercices Base légale Objectif
Communes et intercommunalités Plan Communal / Intercommunal de Sauvegarde (PCS / PICS) Minimum tous les 5 ans Code de la sécurité intérieure (L731-3 à L731-5), Loi n°2021-1520 Gérer les urgences locales et protéger les habitants
Établissements de santé Plan Blanc + exercices cybersécurité Au moins une fois par an Loi n°2004-806, art. 20 ; Instruction SHFDS/FSSI/2023/15 Répondre aux crises sanitaires et assurer la continuité des soins
Sites industriels à risque (SEVESO) Plan d’Opération Interne (POI) Tous les 3 ans (Seuil Bas), plus fréquent pour Seuil Haut Code de l’environnement (L515-36 et suivants) Prévenir les accidents industriels et protéger l’environnement
Installations nucléaires Exercices de crise réguliers Réguliers (généralement annuels) Règlementations ASN, Code de l’environnement Sécuriser les sites nucléaires et gérer les accidents potentiels
Établissements scolaires Plan Particulier de Mise en Sûreté (PPMS) Généralement une fois par an Circulaire Éducation nationale n°2015-205 Protéger les élèves face aux risques majeurs et intrusions
Opérateurs d’Importance Vitale (OIV) Plan de gestion de crise (incluant cybersécurité) Fréquence non précisée, exercices réguliers recommandés Code de la défense (L1332-1 et suivants) Assurer la continuité des services essentiels et la sécurité nationale

Les différents types d’exercices de crise

Exercice de crise - inondation

Études de cas

Les études de cas sont des exercices analytiques, souvent réalisés individuellement ou en petit groupe. Les participants reçoivent un scénario de crise réel ou fictif, qu’ils doivent analyser pour proposer des décisions et des actions. Cela peut se faire en atelier ou en session e-learning.

Avantages :

  • Idéal pour la formation initiale ou le développement de la pensée critique
  • Ne nécessite pas de logistique complexe

Inconvénients :

  • Peu d’interaction avec le temps réel
  • Ne teste pas la dynamique d’équipe

Cas d’usage : formation des nouveaux membres de la cellule de crise.

Exercice sur table (table-top)

Un exercice de crise sur table est une simulation autour d’une table, avec des scénarios déroulés verbalement. Il permet aux décideurs de discuter des actions à entreprendre en réponse à une situation donnée, sans exécution opérationnelle réelle.

Avantages :

  • Facile à organiser
  • Favorise la prise de conscience collective
  • Idéal pour les comités de direction

Inconvénients :

  • Ne simule pas le stress ou la pression
  • Reste théorique

Cas d’usage : tester les décisions stratégiques sans logistique lourde.

Simulation en temps réel

Une simulation de crise en temps réel reproduit les conditions d’une crise pendant plusieurs heures. Elle mobilise les équipes, les outils, les canaux de communication et parfois les prestataires externes.

Avantages :

  • Reflète la réalité opérationnelle
  • Met en évidence les points faibles logistiques et humains

Inconvénients :

  • Coûteux et complexe à organiser
  • Risque de perturber l’activité normale

Exemple : alerte intrusion dans un hôpital simulée à 3h du matin pour tester le rôle du personnel de nuit.

Étude de cas : grande distribution Une enseigne nationale a organisé un exercice de crise complet en temps réel simulant une contamination alimentaire dans plusieurs points de vente. L’objectif : tester la coordination entre les équipes locales, la direction, le service qualité et la cellule de communication. Résultat : des écarts de temps de réaction entre magasins ont été identifiés, ainsi que des lacunes dans la diffusion des messages internes. Ces constats ont conduit à une refonte du protocole d’alerte et à la mise en place d’un canal de communication unifié. « Sans cet exercice, nous aurions découvert ces failles trop tard », confie le directeur sûreté de l’enseigne.

Une simulation de crise en temps réel reproduit les conditions d’une crise pendant plusieurs heures, avec mobilisation d’équipes, outils et communication.

Exemple : alerte intrusion dans un hôpital simulée à 3h du matin pour tester le rôle du personnel de nuit.

Exercice de crise partiel ou complet

Un exercice de crise complet mobilise toute l’organisation (direction, opérationnels, communication, IT…). Un exercice partiel cible une seule cellule ou un processus spécifique (ex : IT, RH, communication).

Avantages :

  • Adaptabilité aux ressources disponibles
  • Permet de cibler un maillon spécifique de la chaîne de réponse

Inconvénients :

  • Moins représentatif dans sa version partielle
  • Nécessite une bonne synchronisation si enchaîné avec d’autres tests

Cas d’usage : test du PCA/DRP uniquement pour l’infrastructure IT, sans mobiliser les fonctions métiers ou direction générale.

Simulation de crise - cellule de crise

Jeux de rôles ou serious games

Un serious game gestion de crise introduit des mécanismes ludiques pour simuler une situation critique. Il peut prendre la forme d’un jeu de plateau, d’un escape game, d’une plateforme numérique interactive ou encore d’une simulation en réalité virtuelle. Le jeu est souvent basé sur un scénario narratif immersif dans lequel les participants incarnent un rôle précis (dircom, DSI, responsable sécurité, etc.).

Avantages :

  • Renforce l’engagement et la mémorisation des bonnes pratiques
  • Permet d’expérimenter en toute sécurité, sans jugement
  • Favorise la collaboration interservices

Inconvénients :

  • Moins réaliste qu’un exercice opérationnel
  • Nécessite parfois des moyens techniques ou une animation experte

Cas d’usage : ateliers de formation ou de sensibilisation, onboarding des nouveaux entrants, sessions de team building à vocation pédagogique.

Exemple : jeu de cartes « crise médiatique » utilisé en formation communication de crise, où chaque carte représente un rebondissement (fake news, journalistes hostiles, fuites internes, etc.) à gérer collectivement en temps limité.

Types d’exercices de gestion de crise

Découvrez les différents formats d'exercices de gestion de crise : simulations sur table, scénarios en temps réel, exercices complets ou partiels, études de cas et serious games. Choisissez l'approche adaptée à vos besoins organisationnels.

Comparatif des types d’exercices de crise
Type Description Avantages / Inconvénients Exemples ou cas d’usage
Étude de cas Exercice analytique basé sur un scénario de crise réel ou fictif. Les participants doivent proposer des actions à partir d’une analyse. Avantages : Idéal pour la formation initiale et la pensée critique. Peu de logistique requise.
Inconvénients : Pas d’interaction en temps réel. Ne teste pas la dynamique d’équipe.
Formation des nouveaux membres de la cellule de crise. Sessions e-learning ou ateliers.
Exercice sur table (table-top) Simulation verbale en groupe, sans mobilisation opérationnelle. Idéal pour discuter des décisions à prendre en cas de crise. Avantages : Facile à organiser. Favorise la prise de conscience stratégique.
Inconvénients : Théorique. Ne simule ni pression ni complexité réelle.
Simulation d'une cyberattaque avec le comité de direction.
Simulation en temps réel Reproduction réaliste d’une crise pendant plusieurs heures avec mobilisation réelle des ressources humaines et techniques. Avantages : Très réaliste. Met en lumière les failles humaines et logistiques.
Inconvénients : Coûteux. Peut perturber les opérations normales.
Intrusion simulée à 3h dans un hôpital. Contamination alimentaire en grande distribution.
Partiel ou complet Mobilisation ciblée (partiel) ou globale (complet) des équipes pour tester un ou plusieurs maillons de la chaîne de réponse. Avantages : Flexible. Permet un test progressif des capacités.
Inconvénients : Moins représentatif s’il est partiel. Synchronisation nécessaire entre services.
Test du PCA IT seul (partiel) vs. test complet avec communication et DG.
Jeux de rôles / serious games Formats immersifs et ludiques. Utilisent des scénarios interactifs pour engager les participants dans la gestion de crise. Avantages : Très engageant. Favorise la collaboration et la mémorisation.
Inconvénients : Moins réaliste. Nécessite parfois des outils ou une animation spécifique.
Jeu de plateau "crise médiatique", escape game cybersécurité, onboarding avec plateforme digitale.

Comment préparer un exercice de crise ?

Voici les étapes clés pour préparer un exercice de crise efficace :

  1. Définir les objectifs : tester un plan, un outil, une compétence ?
  2. Qui participe à l’exercice : Identifier les participants.
  3. Choisir le type d’exercice : sur table, réel, partiel…
  4. Concevoir le scénario : plausible, progressif, adapté au secteur
  5. Mobiliser les participants : informer, préparer, rassurer
  6. Mettre en place les outils de suivi : grille d’observation, enregistrement, reporting
  7. Planifier le RETEX : car l’apprentissage se fait après

Évaluation et retour d’expérience (RETEX) de l’exercice de crise

Le retour d’expérience d’un exercice de crise est une étape clé : il permet de transformer un simple test en levier d’amélioration continue.

Avant l’exercice :

  • Créer une grille d’observation claire en fonction des objectifs

Pendant l’exercice:

  • Désigner un observateur et un facilitateur
  • Noter chronologiquement les événements

Après l’exercice:

  • Organiser un débriefing à chaud
  • Analyser à froid les points faibles/forts
  • Mettre à jour les plans et former à nouveau si besoin

Nos expert en gestion de crise possèdent une forte expérience en préparation et animation d’exercices de crise. N’hésitez pas à nous contacter.

FAQs

Retrouvez ici les réponses aux questions les plus fréquentes concernant l'organisation et les bénéfices des exercices de gestion de crise.

Pourquoi organiser un exercice de crise ?

Pour tester les dispositifs de gestion de crise, détecter les points faibles, renforcer les réflexes collectifs et améliorer la coordination entre les équipes en situation d'urgence.

Qui a l’obligation de faire un exercice de crise ?

En France, plusieurs types de structures ont l’obligation légale de réaliser des exercices de gestion de crise. C’est le cas des communes exposées à des risques majeurs (Plan Communal de Sauvegarde), des établissements de santé (Plan Blanc), des écoles (PPMS), des sites industriels classés Seveso, des installations nucléaires et des opérateurs d’importance vitale (OIV). La fréquence et les modalités des exercices varient selon le secteur, allant d’une fois par an à tous les 5 ans. Ces obligations sont encadrées par différents textes réglementaires comme le Code de la sécurité intérieure, le Code de l’environnement, le Code de la défense ou encore les circulaires ministérielles.

Quels sont les types d’exercices de crise possibles ?

Les principaux types sont : études de cas, exercices sur table, simulations en temps réel, exercices partiels ou complets, et jeux de rôles (serious games).

Comment choisir le bon exercice de crise ?

Le choix dépend de vos objectifs : tester une procédure ? entraîner une cellule ? sensibiliser les équipes ? Le niveau de réalisme et les moyens disponibles orientent aussi le type d'exercice.

Quelles étapes pour préparer un exercice de crise ?

Définir les objectifs, choisir le format, concevoir un scénario plausible, mobiliser les participants, organiser le suivi (grille d’observation, animation), puis planifier le RETEX.

Pourquoi faire un retour d’expérience après un exercice ?

Le RETEX permet d’analyser les points forts et les axes d’amélioration. C’est un outil essentiel pour renforcer les dispositifs de crise et faire progresser les pratiques collectives.

Nos experts

Nous sommes à votre écoute pour préciser votre besoin. Ensemble nous pouvons gérer vos crises. Demandez nous conseils pour votre exercice de crise annuelle.