1. Identifier la crise et qualifier sa gravité
La première phase consiste à poser un diagnostic clair et rapide. Une crise se distingue d’un simple incident par son intensité, sa soudaineté et sa capacité à déstabiliser tout ou partie de l’organisation. Il faut donc évaluer rapidement l’ampleur du choc.
Pour bien qualifier une crise, le dirigeant doit se poser plusieurs questions structurantes :
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Qui est impacté et à quel niveau ?
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Le danger est-il toujours présent ?
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L’événement est-il isolé ou révélateur d’un défaut plus large ?
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Quelles obligations réglementaires ou judiciaires s’imposent immédiatement ?
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Qui sont les acteurs à informer sans délai ?
L’objectif ici n’est pas d’avoir toutes les réponses, mais d’avoir une vision d’ensemble, même partielle, afin d’éviter les angles morts et les réactions à contretemps. Apprenez à identifier et qualifier une crise.
Application dans notre cas :
Dès les premières minutes, le directeur de site comprend la gravité de l’accident : deux blessés graves, une machine en cause, une scène choquante. La chaîne est stoppée. L’enjeu dépasse l’atelier : il touche la sécurité, le climat social, la confiance des salariés, et potentiellement l’image publique de l’entreprise.
2. Activer une cellule de crise
Dès que la gravité est confirmée, la cellule de crise doit être formée. Pour gérer une crise c’est elle qui pilote la réponse : information, action, coordination. Elle doit rester restreinte, organisée autour de compétences complémentaires : direction, RH, production, communication, juridique, sécurité. Elle doit pouvoir prendre des décisions rapides, documentées et suivies.
La force de la cellule dépend moins de sa taille que de sa clarté : chacun sait ce qu’il fait, ce qu’il transmet, et à qui. Son efficacité tient dans sa rigueur, sa disponibilité, et sa capacité à rester unifiée même sous pression.
Application dans notre cas :
Le directeur convoque immédiatement les personnes clés. En moins d’une heure, une cellule resserrée est opérationnelle. Un bureau est dédié, un planning de points fixes est instauré. Chaque décision remonte par elle, chaque information redescend par elle. Le chaos est contenu par la structure.
3. Évaluer les risques en temps réel
La crise n’est pas un bloc fixe. Elle évolue, se propage, se réinvente parfois. Évaluer les risques en continu est donc vital. Il faut regarder au-delà de l’accident initial, et identifier :
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les risques humains : choc psychologique, tensions internes, pression syndicale,
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les risques opérationnels : blocage prolongé, effet domino sur d’autres lignes,
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les risques externes : réputation, réaction des clients, intervention des autorités.
Construire plusieurs scénarios (pessimiste, central, optimiste) permet d’anticiper sans surjouer. Chaque nouveau fait doit être lu à la lumière de ces scénarios.
Application dans notre cas :
La cellule cartographie les conséquences probables : tension sociale immédiate, pression médiatique potentielle, exigence de transparence de l’inspection du travail. Le DRH active un suivi quotidien de l’état psychologique des salariés présents sur site.