Dans un monde où l’incertitude est la nouvelle norme, les crises se multiplient : cyberattaques, ruptures de chaînes d’approvisionnement, crises réputationnelles ou aléas climatiques. Au cœur de cette volatilité, le rôle du Risk Manager (ou Responsable de la gestion des risques) est devenu plus stratégique que jamais. Ce professionnel agit en coulisses pour anticiper les menaces, évaluer leurs impacts potentiels et structurer les réponses qui permettront à l’organisation non seulement de survivre, mais de prospérer.
Pourtant, cette fonction reste souvent méconnue. Cet article vous plonge au cœur du métier de Risk Manager pour comprendre son rôle, ses missions clés et pourquoi il est aujourd’hui un maillon essentiel de la continuité d’activité et de la performance durable de toute entreprise.
Qu’est-ce qu’un risk manager ? définition d’un rôle stratégique
Le Risk Manager est le chef d’orchestre de la maîtrise des risques. Loin de se contenter de « gérer les problèmes », sa mission est de doter l’entreprise d’une vision à 360° des menaces et des opportunités qui peuvent affecter l’atteinte de ses objectifs. Il n’est pas un simple « assureur », mais un véritable partenaire de la direction générale et des métiers.
Son périmètre couvre l’ensemble des risques de l’entreprise :
- Risques opérationnels : pannes, erreurs humaines, défaillance de la supply chain.
- Risques financiers : volatilité des marchés, risque de crédit, fraude.
- Risques stratégiques : évolution du marché, concurrence, innovation.
- Risques de conformité (compliance) : non-respect des réglementations (RGPD, Sapin II, etc.).
- Risques cyber et SI : violation de données, pannes systèmes.
- Risques ESG : risques environnementaux, sociaux et de gouvernance.
Sa mission ultime : transformer le risque d’une menace subie en un facteur de décision maîtrisé, permettant à l’entreprise de naviguer avec confiance dans la complexité.
Les missions clés du risk manager au quotidien
Le Risk Manager pilote le processus global de management des risques (souvent appelé ERM – Enterprise Risk Management). Ce processus se décline en quatre grandes étapes interdépendantes, formant un cycle d’amélioration continue.
1. Identifier et cartographier l’univers des risques
La première mission est de recenser l’ensemble des menaces internes et externes. Pour cela, le Risk Manager utilise plusieurs outils : interviews avec les directions métiers, ateliers de travail, analyse de données historiques, veille réglementaire et géopolitique. Le livrable principal de cette étape est la cartographie des risques, un document stratégique qui présente de manière visuelle toutes les menaces identifiées.
2. Évaluer et hiérarchiser les menaces
Tous les risques n’ont pas la même importance. Le Risk Manager doit les évaluer selon deux axes principaux :
- Leur impact potentiel (financier, réputationnel, opérationnel).
- Leur probabilité de survenance.
Cette analyse permet de construire la fameuse matrice des risques, qui hiérarchise les menaces et aide à concentrer les efforts sur les risques critiques (ceux à forte probabilité et fort impact).
3. Définir et piloter les plans de traitement du risque
Une fois les risques prioritaires identifiés, il faut décider comment les traiter. Le Risk Manager propose et coordonne des plans d’action, qui peuvent prendre quatre formes :
- Réduire / Mitiger : Mettre en place des mesures de prévention pour réduire la probabilité ou l’impact (ex: installer un firewall, former les équipes).
- Transférer : Souscrire une assurance pour transférer l’impact financier à un tiers.
- Éviter : Arrêter une activité jugée trop risquée.
- Accepter : Ne rien faire pour les risques faibles, en acceptant consciemment leurs conséquences potentielles.
C’est également à ce stade qu’il collabore à l’élaboration du Plan de Continuité d’Activité (PCA).
4. Assurer le suivi et le reporting continu
La gestion des risques n’est pas un projet ponctuel. Le Risk Manager assure un suivi constant de l’efficacité des plans d’action et met à jour la cartographie des risques régulièrement. Il produit des rapports de risque clairs et synthétiques pour le Comité de Direction (Comex) et le Conseil d’Administration, afin d’alimenter la prise de décision stratégique.
Pourquoi le rôle de risk manager est-il indispensable en 2025 ?
L’accélération des changements mondiaux a rendu la fonction de Risk Manager non plus « utile » mais absolument « indispensable ».
- Face à des risques systémiques et interconnectés : Une crise géopolitique en Asie peut stopper une chaîne de production en Europe. Une cyberattaque peut paralyser les services publics. Le Risk Manager est celui qui connecte les points et analyse ces effets domino.
- Pour une prise de décision éclairée dans l’incertitude : Il apporte des données factuelles et des scénarios qui permettent aux dirigeants de ne pas naviguer à l’aveugle. Il transforme l’anxiété face à l’inconnu en une gestion de risques structurée.
- Pour répondre aux exigences de gouvernance et de conformité : Avec la montée en puissance de réglementations comme DORA (sur la résilience opérationnelle numérique dans la finance) ou CSRD (sur le reporting de durabilité), les entreprises doivent prouver qu’elles gèrent activement leurs risques. Le Risk Manager est le garant de cette démarche.
Les compétences essentielles pour exceller en tant que risk manager
Le Risk Manager moderne est un profil hybride, alliant compétences techniques (hard skills) et qualités humaines (soft skills).
- Compétences techniques : Maîtrise de l’analyse quantitative, connaissances en finance, droit et assurances, compréhension des systèmes d’information, culture générale économique et géopolitique.
- Compétences comportementales :
- Vision 360° et esprit de synthèse : Pour comprendre les enjeux de tous les métiers.
- Communication et pédagogie : Pour « évangéliser » la culture du risque à tous les niveaux.
- Capacité d’influence : Pour convaincre la direction et les opérationnels de mettre en place des actions préventives.
- Rigueur et organisation : Pour piloter des processus complexes.
Conclusion : un créateur de valeur plus qu’un centre de coût
En définitive, le Risk Manager est bien plus qu’un simple gestionnaire de problèmes. En favorisant une prise de risque intelligente et maîtrisée, il protège l’entreprise contre les chocs, mais lui permet aussi de saisir de nouvelles opportunités avec plus de confiance.
Il est le garant de la résilience organisationnelle, ce pilier invisible qui assure que, quelles que soient les turbulences, l’entreprise reste non seulement debout, mais prête à avancer. Investir dans la gestion des risques, c’est investir dans la pérennité et la performance durable.
Nous sommes à votre écoute pour préciser votre besoin.
Nos experts et consultants indépendants sont en mesure de vous accompagner de A à Z dans l’évaluation de vos risques pour anticiper les crises.