Le dispositif ORSEC, ou Plan ORSEC acronyme d’Organisation de la Réponse de Sécurité Civile, est le cadre national français destiné à organiser la gestion des crises majeures. Il vise à coordonner efficacement l’ensemble des acteurs publics et privés pour assurer la protection des populations lors de situations d’urgence.

Plan ORSEC - Tableau Synthétique

Dispositif ORSEC : Tableau synthétique

Le tableau ci-dessous présente les éléments essentiels du plan ORSEC : qui est responsable, comment il fonctionne, pourquoi il est déclenché, qui sont les acteurs concernés et quels sont les niveaux d'intervention selon la gravité de la crise.

Tableau récapitulatif du Plan ORSEC : responsabilités, fonctionnement, finalités, acteurs et niveaux d’intervention

Qui ? Comment ? Pourquoi ? Qui décide ? Avec qui ? Niveaux
  • Préfet du département : autorité administrative responsable de la coordination des secours.
  • Directeur des opérations de secours (DOS) : superviseur global de la mise en œuvre du plan.
  • Activation préfectorale : déclenché par décision officielle selon la nature de la crise.
  • Dispositions générales : applicables à tout type d’événement majeur.
  • Dispositions spécifiques : adaptées aux risques identifiés (technologiques, naturels, etc.).
  • Réagir immédiatement : limiter les conséquences humaines, environnementales et matérielles.
  • Coordonner l’action publique et privée : éviter les doublons, assurer l’efficacité.
  • Structurer la réponse : favoriser une organisation claire et maîtrisée de la crise.
  • Préfet de département : autorité unique pour activer et piloter le dispositif localement.
  • Préfet de zone : coordonne si plusieurs départements sont concernés.
  • SDIS : sapeurs-pompiers départementaux.
  • SAMU et ARS : acteurs médicaux d'urgence et santé publique.
  • Forces de l’ordre : police et gendarmerie.
  • Associations de sécurité civile : Croix-Rouge, Protection Civile, etc.
  • Opérateurs de réseaux : électricité, gaz, télécommunications, eau.
  • Départemental : prise en charge locale de la crise.
  • Zonal : coordination entre plusieurs départements.
  • Maritime : organisation spécifique en mer ou littoral.
  • National : mobilisation de moyens étatiques pour crises d’envergure.

Nos experts CriseHelp, tels que Roger Viney, et Laurent de Pierrefeu fort d’expérience en tant qu’officier de sapeurs-pompiers et membre du COGIC, sont à votre disposition pour approfondir ce sujet.​

Le dispositif ORSEC : Un pilier de la sécurité civile en France

Le dispositif ORSEC (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile) est un cadre national français structurant la gestion des crises majeures. Il vise à organiser et coordonner efficacement l’ensemble des acteurs impliqués – qu’ils soient publics ou privés – afin d’assurer la protection des populations face aux situations d’urgence telles que les catastrophes naturelles, industrielles, ou encore les événements sanitaires.

Frise ORSEC

Une évolution historique marquée par les retours d’expérience

 

L’ORSEC n’est pas un dispositif figé ; il est le fruit de plus de 70 ans de retours d’expérience sur des crises réelles.

  • 1952 : Le dispositif est institué pour la première fois, en réponse à la nécessité d’une meilleure coordination des secours.
  • 1959 : La tragédie du barrage de Malpasset, qui cause plus de 400 morts, agit comme un électrochoc. Elle met en lumière le besoin impérieux d’une planification d’urgence beaucoup plus rigoureuse.
  • 1987 : La loi du 22 juillet marque un tournant en hiérarchisant le dispositif. Elle distingue clairement les plans ORSEC départementaux, zonaux et nationaux, permettant une réponse plus adaptée à l’échelle de la crise.
  • 2004 : La loi de modernisation de la sécurité civile réforme en profondeur le dispositif. Elle introduit une approche beaucoup plus flexible, non plus basée sur des plans rigides, mais sur une organisation générale et des dispositions spécifiques pouvant être activées « à la carte » en fonction de la nature de la crise. C’est cette réforme qui permet aujourd’hui à l’ORSEC de s’adapter aux risques contemporains (terrorisme, pandémies, cyberattaques…).

 

 

Structure et organisation : une réponse graduée à tous les niveaux

Le dispositif ORSEC repose sur une chaîne de commandement claire, pilotée par l’autorité préfectorale, qui garantit une mobilisation des ressources proportionnée à l’ampleur de la crise.

  • ORSEC départemental : C’est le niveau le plus courant. Sous l’autorité du préfet de département, il organise la réponse locale en mobilisant le service d’incendie et de secours (SDIS), le SAMU, les forces de l’ordre, les associations agréées de sécurité civile (AASC), les services de la mairie concernée (via le Plan Communal de Sauvegarde – PCS) et les opérateurs de réseaux (Enedis, Veolia…).
  • ORSEC zonal : Lorsque la crise dépasse les capacités d’un seul département ou en touche plusieurs simultanément (ex: une grande inondation, une tempête), le préfet de zone de défense et de sécurité prend la main pour coordonner la réponse et la solidarité interdépartementale.
  • ORSEC maritime : Piloté par le préfet maritime, il est dédié aux crises se déroulant en mer (naufrage, pollution majeure, accident de plateforme…).
  • Gestion de crise interministérielle : Pour les crises d’ampleur nationale, la gestion remonte au niveau du gouvernement, souvent pilotée par le Ministère de l’Intérieur via le Centre Opérationnel de Gestion Interministérielle des Crises (COGIC).

 

La mise en œuvre du plan : qui active l’ORSEC et comment ?

L’activation du dispositif est de la responsabilité du préfet compétent. Après évaluation de la situation, il déclenche le niveau d’alerte approprié et réunit sa cellule de crise au sein du Centre Opérationnel Départemental (COD). C’est depuis ce centre que toutes les actions sont coordonnées.

Des exemples récents ont montré la pertinence de ce dispositif :

  • Lors des inondations majeures de 2016, l’activation des plans ORSEC a permis de coordonner des évacuations de grande ampleur, de mettre en place des centres d’hébergement d’urgence et de protéger les infrastructures critiques.
  • Durant la crise sanitaire de la COVID-19, l’ORSEC a été un outil essentiel pour organiser les transferts de patients, la logistique des centres de vaccination et la distribution de matériel médical.

 

Le plan NOVI, la réponse ORSEC aux événements à nombreuses victimes

Le Plan NOVI (NOmbreuses VIctimes) n’est pas un plan à part, mais une des dispositions spécifiques les plus connues du dispositif ORSEC. Il est conçu pour faire face à un événement qui submerge les capacités de réponse habituelles en raison du nombre élevé de victimes (attentat, accident de transport collectif, catastrophe industrielle…).

Son déclenchement active des procédures très précises pour la chaîne des secours : la mise en place d’un poste médical avancé, le triage des victimes (« doctrine START »), l’évacuation régulée vers les hôpitaux et la gestion de l’information aux familles. L’efficacité du dispositif ORSEC-NOVI, notamment sa déclinaison pour les attentats (NOVI-alpha), a été démontrée lors des attentats de Paris en 2015.

Les enjeux et perspectives pour un dispositif en constante adaptation

 

Malgré son efficacité, le dispositif ORSEC fait face à des défis constants :

  • L’hyper-complexité des crises : Les crises modernes sont souvent systémiques, avec des effets en cascade (ex: une cyberattaque qui entraîne une panne électrique, qui elle-même cause un accident industriel).
  • La formation des acteurs : La performance de l’ORSEC repose sur la connaissance des procédures par tous les acteurs. Des exercices de crise multi-acteurs réguliers sont donc indispensables pour maintenir un haut niveau de préparation.
  • La coordination européenne et internationale : Face aux feux de forêt transfrontaliers ou aux pandémies, la coopération avec les mécanismes européens (comme le Mécanisme de Protection Civile de l’Union – MPCU) est un enjeu majeur.
Étudiants jouant le rôle de victime pour un exercice de gestion de crise ORSEC

l’ORSEC, une doctrine de la coordination au service de la résilience

 

Le dispositif ORSEC est bien plus qu’un simple plan d’urgence. C’est une doctrine opérationnelle qui organise l’intelligence collective et la coordination de tous les acteurs d’un territoire au service d’un seul but : la protection des populations. Son adaptabilité et sa structure hiérarchisée en font un outil puissant, mais sa performance réelle dépend de la préparation et de l’entraînement de celles et ceux qui l’animent au quotidien.

Comprendre son rôle dans cet écosystème est crucial pour toute entreprise ou collectivité. Chez CriseHelp, nous vous aidons à décrypter ces mécanismes et à préparer vos propres plans pour qu’ils s’intègrent parfaitement à la réponse globale en cas d’activation du dispositif ORSEC.

 

 

 

Références 

  1. Nahon, M., & Michaloux, M. (2016). L’organisation de la réponse de la sécurité civile: le dispositif ORSEC. Journal Européen des Urgences et de Catastrophes Médicales. Disponible ici.
  2. Pontier, J. M. (2005). Collectivités territoriales: La réforme de la Sécurité civile et les communes. Revue administrative, JSTOR. Disponible ici.
  3. Wolf, L., Ianni, L., & Desgranges, C. (2011). La planification d’une crise liée à une inondation de la Seine en Île-de-France. La Houille Blanche. Disponible ici.
  4. Sauvagnargues-Lesage, S. (2004). Retour d’expérience sur la gestion de l’événement de Septembre 2002 par les services de Sécurité Civile. La Houille Blanche, Taylor & Francis. Disponible ici.
  5. Hascoët, J. (2016). Organisation des secours d’urgence en France. L’Aide-Soignante, Elsevier. Disponible ici.
  6. Henry, P. (2017). La place de la médecine légale dans le dispositif ORSEC NOVI-alpha. Thèse universitaire. Disponible ici.
  7. Delatour, G., Senatore, A. M. (2020). L’intégration des populations: une nouvelle perspective pour les acteurs de secours dans les catastrophes. Academia.edu. Disponible ici.

Nous sommes à votre écoute pour préciser votre besoin.

Nos experts et consultants indépendants sont en mesure de vous accompagner de A à Z dans l’évaluation de vos risques pour anticiper les crises.

FAQs

Questions fréquentes autour du Plan ORSEC, son déclenchement, ses niveaux et son utilité dans la gestion des urgences collectives.

Ça veut dire quoi ORSEC ?

ORSEC signifie "Organisation de la Réponse de Sécurité Civile". C’est un dispositif qui prévoit l’organisation des secours pour faire face à des situations d'urgence majeure.

Qui déclenche le Plan ORSEC ?

Le préfet du département est chargé de déclencher le Plan ORSEC. Il assure la coordination des secours en cas d'événement grave sur son territoire.

Quels sont les niveaux du Plan ORSEC ?

Le Plan ORSEC comporte plusieurs niveaux : départemental, zonal, maritime et national. Le niveau dépend de la gravité et de l’étendue géographique de la crise.

Pourquoi le Plan ORSEC est-il activé ?

Le Plan ORSEC est activé pour organiser une réponse rapide et coordonnée à une situation exceptionnelle menaçant la sécurité des personnes, des biens ou de l’environnement.