L’été 2025 marque un tournant majeur dans la gestion des risques professionnels en France. Entrée en vigueur le 1er juillet, une nouvelle loi sur la prévention des risques liés aux fortes chaleurs impose désormais des obligations claires et contraignantes à tous les employeurs, publics comme privés. Fini le temps des simples recommandations : face à la multiplication des épisodes de canicule, la protection des salariés devient une exigence légale structurée, avec des mesures concrètes à mettre en œuvre.

Cette réglementation, issue du décret n°2025-482, n’est pas qu’une ligne de plus dans le Code du travail. Elle acte l’entrée du risque climatique au cœur de la stratégie de santé et de sécurité de chaque organisation. Chez CriseHelp, nous décryptons pour vous le contenu de cette loi et ses implications, qui vont bien au-delà de la simple conformité.

loi canicule

Pourquoi cette nouvelle loi sur les fortes chaleurs ?

 

Cette évolution législative est la réponse directe à une réalité que plus personne ne peut ignorer : les vagues de chaleur sont de plus en plus fréquentes, longues et intenses. Le changement climatique fait de la canicule un risque professionnel majeur, au même titre que les risques chimiques ou psycho-sociaux. Le législateur a donc souhaité créer un cadre unique et national pour garantir un socle de protection pour tous les travailleurs, quel que soit leur secteur d’activité.

 

Les 7 nouvelles obligations clés pour les employeurs : le guide pratique

 

Voici ce que chaque employeur doit impérativement mettre en place depuis le 1er juillet 2025.

 

1. Le DUERP : la chaleur devient un risque à évaluer obligatoirement

L’obligation la plus structurante est l’intégration du risque « fortes chaleurs » dans le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP). Vous devez analyser, pour chaque poste de travail, le niveau d’exposition à la chaleur et prévoir les mesures de prévention associées.

 

2. L’aménagement du travail : la flexibilité devient la norme

L’organisation du travail doit être adaptée. Cela inclut :

  • Des horaires décalés pour éviter les heures les plus chaudes de la journée (ex: 6h-13h).
  • L’augmentation de la fréquence et de la durée des pauses.
  • La suspension des tâches physiques les plus pénibles pendant les pics de chaleur.
  • Le recours facilité au télétravail pour les postes compatibles.

 

3. L’hydratation : une obligation chiffrée

L’employeur doit garantir l’accès à de l’eau potable et fraîche. La loi précise qu’en l’absence d’accès direct, il doit fournir au minimum 3 litres d’eau par jour et par personne.

 

4. L’aménagement technique des locaux et des postes

Des moyens techniques de prévention doivent être mis en place pour réduire l’exposition, comme des stores, des volets, des ventilateurs, des brumisateurs, ou l’installation d’espaces climatisés pour les pauses.

 

5. La formation et l’information des salariés

Vous devez informer vos équipes sur les risques liés à la chaleur, les symptômes du coup de chaleur et les gestes de premiers secours. Cette sensibilisation doit être renouvelée régulièrement.

 

6. Le suivi renforcé des travailleurs vulnérables

Une attention particulière doit être portée aux salariés plus fragiles (femmes enceintes, personnes souffrant de maladies chroniques…). Des protocoles spécifiques doivent être prévus pour eux.

 

7. Une réponse graduée selon les vigilances Météo-France

Les mesures à appliquer sont progressives et dépendent du niveau de vigilance émis par Météo-France (jaune, orange, rouge). En vigilance rouge, des mesures plus contraignantes peuvent s’imposer, comme l’arrêt de certaines activités, notamment dans le secteur du BTP où un dispositif d’indemnisation pour « intempéries » a été adapté.

 

Au-delà de l’obligation : la canicule, un enjeu de continuité d’activité

Cette loi ne doit pas être vue comme une simple liste de contraintes, mais comme une opportunité de renforcer la résilience de votre organisation.

Un épisode de canicule extrême est une crise à part entière, qui peut avoir des impacts opérationnels majeurs :

  • Baisse de la productivité et augmentation des erreurs.
  • Hausse de l’absentéisme et des accidents du travail.
  • Risques de pannes sur les infrastructures (serveurs informatiques, réseaux électriques…).
  • Tensions sur la chaîne d’approvisionnement.

Intégrer le « risque canicule » dans votre Plan de Continuité d’Activité (PCA) est donc devenu indispensable. De plus, une entreprise qui protège activement et visiblement ses salariés face à ces risques renforce considérablement sa marque employeur et sa réputation.

 

Faire de la contrainte une culture de la prévention

 

La loi du 1er juillet 2025 marque l’entrée officielle de l’adaptation au changement climatique dans le droit du travail et la gestion quotidienne de toutes les organisations françaises. Se conformer à ces nouvelles obligations est un impératif légal. Mais les entreprises les plus visionnaires iront plus loin : elles utiliseront ce nouveau cadre comme un catalyseur pour développer une véritable culture de la sécurité et de la résilience, protégeant ainsi durablement leur capital le plus précieux : leurs équipes.

Chez CriseHelp, nous vous accompagnons pour traduire ces obligations réglementaires en un plan d’action concret et sur-mesure. De la mise à jour de votre DUERP à l’intégration du risque climatique dans votre PCA, nous vous aidons à protéger vos salariés et à renforcer votre organisation.

Nous sommes à votre écoute pour préciser votre besoin.

Nos experts et consultants indépendants sont en mesure de vous accompagner de A à Z dans l’évaluation de vos risques pour anticiper les crises.