Un plan de gestion de crise, un annuaire de contacts, une cellule de crise prête à être activée… Vous avez peut-être coché toutes les cases techniques de la préparation. Mais lorsque la tempête se lève, que la pression monte et que la peur s’installe, ces outils ne valent que par la capacité des femmes et des hommes qui les animent à garder le contrôle. C’est ici qu’intervient une compétence souvent sous-estimée et pourtant décisive : l’intelligence émotionnelle.
Bien plus qu’une simple « soft skill », l’intelligence émotionnelle (IE) est le système d’exploitation du leader en temps de crise. C’est elle qui permet de prendre des décisions lucides quand tout le monde panique, de communiquer avec empathie quand la colère gronde, et de maintenir la confiance quand l’incertitude règne.
Chez CriseHelp, nous savons par expérience que les crises les mieux surmontées sont celles où la dimension humaine a été placée au cœur de la stratégie.
Au-delà de la technique : pourquoi l’intelligence émotionnelle est décisive
Une crise est, par nature, un événement à forte charge émotionnelle. Peur des salariés, anxiété des dirigeants, colère des clients, méfiance des journalistes… Ignorer ces émotions ou pire, se laisser submerger par elles, est la voie directe vers l’échec.
L’intelligence émotionnelle est la capacité à percevoir, comprendre, maîtriser et exprimer ses propres émotions, ainsi qu’à percevoir, interpréter et influencer celles des autres. En situation de crise, elle permet de :
- Décider avec la tête froide : En maîtrisant son propre stress, on évite les décisions impulsives ou paralysées par la peur.
- Communiquer efficacement : En comprenant l’état émotionnel de ses interlocuteurs, on adapte son message pour qu’il soit entendu et accepté.
- Maintenir la cohésion : En faisant preuve de leadership et d’empathie, on soude la cellule de crise et on mobilise les équipes.
Les 5 piliers de l’intelligence émotionnelle appliqués à la gestion de crise
Pour la rendre concrète, nous pouvons décomposer l’intelligence émotionnelle en cinq compétences clés, inspirées des travaux du psychologue Daniel Goleman.
1. La conscience de soi : le sang-froid du capitaine
Il s’agit de la capacité à reconnaître et comprendre ses propres émotions. Le leader qui sent son rythme cardiaque s’accélérer et son estomac se nouer avant une conférence de presse ne subit pas son stress : il le reconnaît. Cette prise de conscience lui permet de prendre une grande inspiration et de choisir consciemment d’adopter une posture calme et maîtrisée, plutôt que de laisser son anxiété transparaître.
2. La maîtrise de soi : garder le cap sous la pression
C’est la capacité à gérer ses émotions et ses impulsions. Face à un journaliste agressif ou à un tweet injurieux, l’impulsion première est de répondre sur le même ton. La maîtrise de soi permet de résister à cette impulsion, de ne pas jeter d’huile sur le feu et de délivrer une réponse factuelle, calme et stratégique. C’est le pilier de la crédibilité.
3. La motivation interne : la résilience face à l’adversité
Une crise est un marathon, pas un sprint. La motivation interne est cette force qui pousse à continuer malgré les revers, la fatigue et les critiques. Un leader doté d’une forte motivation interne se concentre sur l’objectif de résolution de la crise. Il voit les problèmes comme des défis à surmonter et non comme des menaces insurmontables, insufflant ainsi une énergie positive à toute son équipe.
4. L’empathie : comprendre les parties prenantes pour mieux communiquer
C’est la capacité à se mettre à la place des autres, à comprendre leurs ressentis et leurs perspectives. En gestion de crise, l’empathie est fondamentale.
- Pour les victimes ou clients : Comprendre leur colère ou leur déception permet de formuler des excuses sincères et des solutions acceptables.
- Pour les salariés : Comprendre leur peur pour l’avenir de l’entreprise permet de construire une communication interne qui rassure et mobilise.
- Pour les médias : Comprendre leur besoin d’information permet d’établir une relation de confiance plutôt qu’un rapport de force.
5. Les compétences sociales : créer la confiance et mobiliser
C’est l’aboutissement des quatre autres piliers. Il s’agit de la capacité à utiliser ses émotions et celles des autres pour construire des relations, persuader, négocier et diriger. Un leader aux compétences sociales développées saura unir sa cellule de crise, convaincre son conseil d’administration de la stratégie à suivre, et s’adresser au public d’une manière qui inspire confiance et respect.
Comment développer son intelligence émotionnelle pour la gestion de crise ?
L’intelligence émotionnelle n’est pas innée, elle se travaille. Voici quelques pistes :
- Sollicitez des retours : Après une réunion tendue, demandez à un collègue de confiance un retour sur votre comportement et vos réactions.
- Pratiquez l’écoute active : Dans une conversation, concentrez-vous sur la compréhension réelle de votre interlocuteur, au-delà de ses mots.
- Tenez un journal de bord : Notez les situations qui ont déclenché des émotions fortes et analysez vos réactions.
- Participez à des exercices de simulation de crise : C’est le meilleur moyen de tester et d’améliorer son comportement sous un stress contrôlé. Les experts de CriseHelp animent régulièrement ce type d’exercices pour préparer les équipes de direction.
L’humain, facteur clé de la résolution de crise
Les plans, les process et les outils sont le squelette de la gestion de crise. L’intelligence émotionnelle en est le cœur et le cerveau. C’est elle qui donne vie à la stratégie, qui transforme une réponse mécanique en une gestion de situation humaine, agile et efficace.
Dans un monde où tout s’accélère, la capacité à rester calme, à comprendre les autres et à diriger avec empathie n’est plus une option. C’est la compétence la plus précieuse d’un leader pour naviguer la tempête et en sortir, non seulement indemne, mais grandi.
Nous sommes à votre écoute pour préciser votre besoin.
Nos experts et consultants indépendants sont en mesure de vous accompagner de A à Z dans l’évaluation de vos risques pour anticiper les crises.