Un incendie en entreprise n’est pas un simple aléa : c’est un événement à fort impact, brutal, et souvent traumatique. Bâtiments détruits, production arrêtée, salariés choqués, clients inquiets… les conséquences peuvent durer bien au-delà de l’extinction des flammes. La perte d’exploitation qui en découle est l’une des menaces les plus graves pour la survie d’une organisation.
Pourtant, une issue fatale n’est pas une fatalité. Avec une préparation rigoureuse, une réaction coordonnée et une stratégie de reprise bien construite, il est possible de limiter les dégâts, de protéger les personnes et de préserver la pérennité de l’entreprise. Voici notre guide complet, en trois temps, pour anticiper, gérer et rebondir face au risque incendie.
Pourquoi l’incendie reste un risque critique en entreprise
Chaque année en France, des milliers d’entreprises sont victimes d’un sinistre incendie. La cause peut être technique (court-circuit), humaine (imprudence) ou malveillante. Quelle que soit son origine, ses conséquences sont systémiques et touchent l’entreprise au cœur :
- Humaines : C’est la priorité absolue. Le risque de blessures graves, de décès et de traumatismes psychologiques pour les collaborateurs est immense.
- Matérielles : Destruction des locaux, des machines, des stocks et des archives, avec des pertes souvent irrécupérables.
- Économiques : Arrêt total ou partiel de l’activité, menant à une perte de chiffre d’affaires, des pénalités de retard, et potentiellement la perte de clients au profit de la concurrence.
- Réputationnelles : L’image de l’entreprise peut être durablement affectée, générant une défiance des partenaires, des fournisseurs et du public.
- Financières indirectes : Frais de décontamination, de relogement, hausse des primes d’assurance et coûts liés aux éventuelles procédures judiciaires.
Un incendie mal géré n’est pas une simple crise, il peut signer la fin de l’aventure entrepreneuriale.
Avant : la prévention, socle de votre résilience
La meilleure gestion de crise est celle que l’on évite. La prévention du risque incendie repose sur une démarche proactive et une solide culture de la sécurité.
Le respect des obligations réglementaires
La conformité n’est pas une option. Elle constitue le socle de votre protection. Cela inclut :
- La mise à jour du DUERP (Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels) avec un volet incendie détaillé.
- La rédaction de plans de prévention pour les interventions d’entreprises extérieures.
- Les vérifications périodiques obligatoires de votre Système de Sécurité Incendie (SSI), de vos installations électriques et de vos équipements (extincteurs, alarmes, RIA).
La formation des équipes : le facteur humain au cœur du dispositif
Vos collaborateurs sont votre première ligne de défense. Leur formation est cruciale :
- Formation des Équipiers de Première Intervention (EPI) pour une réaction initiale rapide et sûre.
- Désignation et formation de guide-files et serre-files, rôles clés lors d’une évacuation.
- Organisation d’exercices d’évacuation réguliers (au minimum tous les 6 mois), réalistes et suivis d’un débriefing pour corriger les failles.
La maîtrise technique et matérielle
Des équipements fonctionnels et une organisation rigoureuse sont indispensables :
- Des plans d’évacuation clairs, à jour et affichés aux endroits stratégiques.
- La tenue d’un registre de sécurité documentant toutes les vérifications et interventions.
- Un stockage sécurisé et normé des matières inflammables ou dangereuses.
- L’instauration de procédures comme le « permis de feu » pour les travaux par point chaud.
Pendant la crise : réagir vite pour protéger et limiter l’impact
Lorsque l’alarme retentit, chaque seconde compte. La priorité absolue est la vie humaine.
Les premières minutes qui sauvent
Une réaction efficace repose sur des réflexes préparés :
- L’alerte : Le déclenchement de l’alarme doit être immédiat, qu’il soit automatique ou manuel. Simultanément, les services de secours (18 ou 112) doivent être alertés avec des informations précises (adresse, nature du sinistre, point de rencontre).
- L’évacuation : Elle doit être générale, rapide et ordonnée. Les guide-files orientent les flux vers les sorties et les points de rassemblement, tandis que les serre-files s’assurent que personne n’est laissé en arrière.
- L’accueil des secours : Une personne désignée les accueille, leur remet les plans et les informe des spécificités du site (dangers, localisation des personnes manquantes, etc.).
L’activation de la cellule de crise
Pour un sinistre majeur, la direction doit immédiatement activer la cellule de crise. Son rôle est de se mettre en retrait de l’opérationnel pour piloter la situation :
- Coordonner les actions internes.
- Centraliser l’information et la diffuser aux bonnes personnes.
- Gérer la communication de crise interne (salariés) et externe (autorités, médias).
- Prendre les décisions stratégiques pour la suite des opérations.
Après le sinistre : reconstruire l’activité et restaurer la confiance
Une fois le feu éteint, une seconde crise commence : celle de la reconstruction.
La phase de bilan et l’activation des plans
Le travail post-sinistre démarre sans attendre :
- Bilan et sécurisation du site avec les pompiers, les experts de l’assurance et les autorités.
- Déclaration du sinistre à votre assureur dans les délais prévus au contrat pour activer les garanties (dommages aux biens, perte d’exploitation).
- Activation du Plan de Continuité d’Activité (PCA) ou du Plan de Reprise d’Activité (PRA) pour maintenir les services essentiels et organiser le redémarrage.
L’accompagnement humain : la priorité absolue
Les équipes sont choquées. Il est impératif de :
- Mettre en place une cellule de soutien psychologique (via la médecine du travail, les services de santé ou des prestataires externes comme la CUMP).
- Communiquer de manière transparente et régulière avec les salariés sur leur avenir et celui de l’entreprise.
- Organiser la reprise du travail (chômage technique, télétravail, relocalisation) avec empathie.
Le retour d’expérience (RETEX) pour renforcer l’avenir
Analyser ce qui s’est passé est fondamental. Le Retour d’Expérience (RETEX) doit répondre sans complaisance aux questions suivantes :
- Qu’est-ce qui a bien fonctionné (procédures, formations, matériel) ?
- Quelles ont été les défaillances et leurs causes profondes ?
- Quel plan d’actions correctrices mettre en œuvre pour ne pas reproduire ces erreurs ?
CriseHelp, votre partenaire pour vous préparer et rebondir
Chez CriseHelp, nous intervenons à chaque étape du risque incendie pour renforcer votre résilience. De l’audit de prévention à l’animation d’exercices, de l’appui à votre cellule de crise pendant l’événement à la conduite du RETEX et l’accompagnement à la reprise d’activité, nos experts vous aident à protéger vos équipes et votre entreprise.
Ne subissez pas le risque. Préparez-vous à y faire face. Contactez-nous pour un diagnostic de votre préparation au risque incendie.
Nous sommes à votre écoute pour préciser votre besoin.
Nos experts et consultants indépendants sont en mesure de vous accompagner de A à Z dans l’évaluation de vos risques pour anticiper les crises.