L’hibernation pour les humanitaires est une stratégie de contingence utilisé largement par les organisations non gouvernementales (ONG). Cela permet de suspendre temporairement les activités dans un contexte de menace sécuritaire extrême, d’instabilité politique ou d’accès humanitaire restreint. Cette procédure vise à protéger le personnel, les bénéficiaires et les infrastructures tout en maintenant la possibilité de redéployer les opérations une fois les conditions stabilisées.
Définition et objectifs de l’hibernation
L’hibernation est une réduction temporaire des activités humanitaires, souvent précédé par une réduction du personnel non essentiel. Cette procédure permet de :
- Assurer la sécurité du personnel en limitant ses déplacements et en sécurisant ses bases.
- Préserver les infrastructures et les stocks de matériel essentiel.
- Maintenir un lien avec les autorités locales et les communautés en attendant un retour sécurisé.
- Préparer un redéploiement rapide dès que les conditions le permettent.
Cette procédure est indispensable dans des contextes où l’accès humanitaire est compromis, mais où une évacuation totale n’est pas envisageable, Ou dans des contextes de guerres lorsque des actions précises et ponctuelles peuvent présenter un risque très important mais peu probable( comme les attaque de drone dans le contexte Ukrainien).
Contexte d’application dans les ONG humanitaires
Critères déclencheurs de l’hibernation
Les ONG mettent en place une procédure d’hibernation lorsque :
- Les conditions de sécurité se détériorent gravement (conflits armés, enlèvements de personnel humanitaire).
- L’accès aux populations devient impossible pour des raisons politiques ou logistiques.
- Le gouvernement ou les groupes armés empêchent l’intervention humanitaire.
Un exemple concret est la suspension temporaire des opérations humanitaires en Afghanistan en 2004, après l’assassinat de plusieurs travailleurs humanitaires.
Étapes de mise en œuvre
- Réduction des effectifs : évacuation des travailleurs internationaux et non essentiels ; maintien d’un noyau réduit de personnel local.
- Sécurisation des infrastructures et des stocks : protection des équipements et des médicaments.
- Maintien d’un réseau de communication : coordination avec les autorités locales et les communautés.
- Surveillance de l’évolution de la situation : évaluations régulières pour anticiper un éventuel redéploiement.
Exemples concrets d’hibernation
a) Syrie (2015 – 2017)
En raison des attaques contre les structures médicales, plusieurs ONG ont dû suspendre temporairement leurs opérations, maintenant uniquement un personnel réduit pour des activités médicales de base.
b) Yémen (2016)
Face aux bombardements répétés des hôpitaux soutenus par des ONG, plusieurs organisations ont adopté une approche d’hibernation, réduisant leurs équipes et suspendant certaines activités pour éviter les pertes humaines.
c) Soudan (2024-2025)
Après plusieurs attaques contre des bases humanitaires, une hibernation tactique a été mise en place, avec un suivi à distance des besoins médicaux et un redéploiement progressif.
Défis et limites de la procédure d’hibernation
Bien que nécessaire pour protéger les équipes et garantir une reprise des activités, cette procédure pose plusieurs défis :
- Accès restreint aux bénéficiaires : l’hibernation limite fortement la distribution des soins et services essentiels.
- Dépendance aux acteurs locaux : les ONG doivent souvent s’appuyer sur des réseaux communautaires pour assurer une continuité minimale.
- Difficulté du redéploiement : après une hibernation prolongée, relancer les opérations peut prendre plusieurs mois.
- Difficulté d’évacuation : Quand la fenêtre d’évacuation à été dépassé, les équipes peuvent se retrouver bloquer en hibernation. Sans stabilisation de la situation, cette
Dans tous les cas, c’est le contexte et son analyse qui va définir l’intérêt de cette procédure et l’hibernation doit être une stratégie temporaire et dynamique, adaptée aux contextes évolutifs des crises humanitaires.
L’hibernation est une procédure essentielle pour les ONG humanitaires opérant dans des zones à haut risque. Elle permet une protection optimale du personnel et du matériel, tout en assurant une éventuelle reprise des opérations dès que possible. Cependant, elle doit être gérée avec prudence pour éviter une interruption prolongée des services humanitaires vitaux.
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