Une cyberattaque coûte en moyenne 466 000 euros à une PME française, peut représenter jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires, et entraîne la fermeture de 60% des entreprises victimes dans les 18 mois. Non, il ne s’agit pas de projections alarmistes, mais de la froide réalité chiffrée par des rapports de la Cour des comptes et de l’ANSSI en 2025. La cyberattaque n’est plus un simple risque technique ; c’est devenu une menace financière et existentielle de premier plan pour l’ensemble du tissu économique français. Face à l’explosion de ce péril, comprendre son coût réel n’est plus une question pour les DSI, mais une nécessité stratégique pour chaque dirigeant. Cet article décrypte les chiffres et analyse les enjeux pour vous aider à prendre la mesure du risque.

La facture d’une cyberattaque : des chiffres qui donnent le vertige

 

Grâce aux données croisées de plusieurs sources officielles, il est aujourd’hui possible de quantifier précisément l’impact financier d’un incident cyber majeur.

 

1. Le coût moyen par taille d’entreprise

Selon une enquête de l’ANSSI, le coût moyen d’une cyberattaque réussie atteint des niveaux critiques:

À l’échelle nationale, l’impact est colossal. Le coût annuel de la cybercriminalité en France est estimé à plus de

100 milliards d’euros en 2024, une somme qui a été multipliée par vingt depuis 2016.

 

2. Anatomie du coût : bien plus que la seule rançon

Le paiement d’une éventuelle rançon n’est que la partie émergée de l’iceberg. La répartition des coûts révèle que l’impact le plus lourd est l’arrêt de l’activité:

  • 50% du coût total provient des pertes d’exploitation (arrêt de la production, perte de chiffre d’affaires…).
  • 20% correspond au coût des prestations externes (experts en cybersécurité, avocats, communicateurs de crise)
  • 20% est lié à la remise en état et à l’investissement post-crise dans le système d’information.
  • 10% représente le coût réputationnel (perte de clients, dégradation de l’image de marque).

 

Les PME et ETI : quand la cible préférée est aussi la plus fragile

 

L’idée selon laquelle les cybercriminels ne visent que les grands groupes est un mythe dangereux. Les chiffres démontrent le contraire :

les TPE et PME représentent 77% des cyberattaques et 40% des attaques par rançongiciel traitées par l’ANSSI.

Cette vulnérabilité s’explique par une combinaison de facteurs : des systèmes d’information souvent moins bien protégés, une sensibilisation des collaborateurs plus faible et des budgets de cybersécurité contraints. Les conséquences sont dramatiques : le risque de faillite augmente de 50% dans les 6 mois suivant un incident, et 60% des entreprises victimes ferment leurs portes dans les 18 mois.

Une menace en constante évolution : les tendances 2024-2025

 

Le baromètre 2025 du CESIN, qui regroupe les experts de la sécurité de l’information, confirme que si le nombre d’attaques se stabilise (47% des entreprises touchées en 2024), leur impact s’intensifie.

  • Le vol de données est en nette augmentation (+11 points).
  • L’impact sur le business est avéré dans 65% des cas.
  • La perturbation de la production touche près d’un quart des victimes.

Les vecteurs d’attaque restent dominés par l’hameçonnage (phishing), responsable de 60% des intrusions, et l’exploitation de failles techniques (47%).

 

Au-delà des chiffres : passer de la prise de conscience au plan d’action

 

Face à cette réalité financière, la cybersécurité ne peut plus être déléguée au seul service informatique. C’est un enjeu de gouvernance qui doit être porté au plus haut niveau de l’entreprise.

 

1. Intégrer le scénario cyber dans votre Plan de Continuité d’Activité (PCA)

La question n’est plus « comment empêcher l’attaque ? » mais « comment survivre à l’attaque ?« . Votre Plan de Continuité d’Activité (PCA) doit impérativement inclure le scénario d’une paralysie totale de votre système d’information. Comment prenez-vous les commandes ? Comment produisez-vous ? Comment facturez-vous ? Comment communiquez-vous sans vos outils habituels ?

 

2. Préparer sa communication de crise pour limiter l’impact réputationnel

Une cyberattaque est aussi une crise de réputation. Le silence, les messages contradictoires ou le manque de transparence peuvent causer autant de dégâts que le virus lui-même. Préparer à l’avance sa stratégie de communication de crise, avec des messages clairs pour les clients, les salariés et les partenaires, est indispensable pour garder la confiance.

 

La préparation, un investissement bien moins coûteux que la crise

 

Les chiffres sont sans appel. Aucune entreprise, et surtout aucune PME ou ETI, ne peut plus se permettre d’ignorer le risque cyber. Le coût d’une préparation sérieuse – audit des risques, élaboration d’un PCA, formation des équipes, souscription d’une assurance adaptée – est infime en comparaison des centaines de milliers, voire des millions d’euros qu’une attaque réussie peut coûter. La cyber-résilience n’est pas un centre de coût, c’est l’investissement le plus rentable pour assurer la survie de votre entreprise.

Chez CriseHelp, nous sommes spécialisés dans l’accompagnement des organisations pour les préparer à ce risque majeur. Nous vous aidons à évaluer vos vulnérabilités, à construire des plans de continuité robustes et à entraîner votre cellule de crise par des simulations réalistes, pour que vous soyez prêts le jour où l’inévitable se produira.

Nous sommes à votre écoute pour préciser votre besoin en gestion de crise.

Nos experts et consultants indépendants sont en mesure de vous accompagner de A à Z dans l’évaluation de vos risques pour anticiper les crises.

FAQs

Questions fréquentes sur les cyberattaques

Mon entreprise est petite et peu connue, suis-je vraiment une cible ?

Oui, et vous êtes même une cible privilégiée. Les cybercriminels utilisent des attaques automatisées qui ratissent très large. Ils savent que les PME sont souvent moins bien protégées et plus enclines à payer une rançon rapidement pour survivre. Penser être "trop petit pour être une cible" est l'erreur la plus dangereuse.

L'assurance cyber couvre-t-elle tous ces coûts ?

Elle en couvre une partie importante, mais rarement l'intégralité. Une bonne assurance cyber couvrira les frais d'experts, les coûts de notification et souvent une partie de la perte d'exploitation. Cependant, les franchises peuvent être élevées, et les coûts immatériels comme la perte de confiance des clients ou la baisse de moral des équipes ne sont jamais couverts. L'assurance est un complément à la prévention, pas un substitut.

Quelle est la toute première chose à faire en cas de cyberattaque pour limiter les coûts ?

La première action technique est d'isoler immédiatement les machines infectées du reste du réseau pour stopper la propagation. La première action stratégique est d'activer sa cellule de crise et de contacter immédiatement ses experts pré-identifiés (prestataire informatique, avocat spécialisé, consultant en gestion de crise) pour ne pas prendre de mauvaise décision dans la panique.